QU’APPELLE-T-ON PURETÉ DE LA LANGUE ?[1]
À peu près sous ce titre paraissait, il y a quelques années, un travail du professeur suédois, M. Adolphe Noreen, qui frappait immédiatement les esprits par l’indépendance des vues. Traduit en allemand, il a été contesté, discuté : c’est le sort des écrits qui s’écartent des voies ordinaires. Nous allons, à notre tour, dire ce que nous en pensons : mais nous avons le plaisir de déclarer à l’avance que pour le fond des idées nous sommes d’accord avec l’auteur.
M. Noreen est professeur de philologie scandinave à l’université d’Upsal. Familier avec toutes les méthodes et tous les résultats de la linguistique moderne, sa réputation depuis longtemps établie de savant ne peut qu’ajouter à l’autorité de ses considérations et de ses jugements. Nous allons les résumer pour le lecteur français, mais sans nous croire
- ↑ A. Noreen, Om sprakriktighet, 2e édition. Upsal. W. Schultz, 1888. Une traduction allemande, par Arwid Johannson, a été publiée dans les Indogermanische Forschungen, t. I.