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Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/148

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appellent vn homme ciuil Aiendaȣasti. A la verité vous n’y voyez pas tous ces baiſe-mains, ces complimens, & ces vaines offres de ſeruice, qui ne paſſent pas le bout des léures ; mais neantmoins ils ſe rendent de certains deuoirs les vns aux autres, & gardent par bien-ſceance de certaines couſtumes en leurs viſites, dãſes, & feſtins, auſquelles ſi quelqu’vn auoit manqué, il ne manqueroit pas d’eſtre releué ſur l’heure ; & s’il faiſoit ſouuent de ſemblables pas de clerc, il paſſeroit bien toſt en prouerbe par le village, & perdroit tout à fait ſon credit. A la rencontre pour toute ſalüade, ils s’appellent chacun de leur nom, ou diſent mon amy, mon camarade, mon oncle, ſi c’eſt vn ancien. Si vn Sauuage ſe trouue en voſtre Cabane lors que vous mangez, & que vous luy preſentiez voſtre plat, n’y ayant encor guieres touché, il ſe contentera d’en gouſter, & vous le rendra. Que ſi vous luy preſentez vn plat en particulier, il n’y portera pas la main qu’il n’en ait fait part à ſes compagnons ; & ceux-cy ſe contentent d’ordinaire d’en prendre vne cuillerée. Ce ſont petites choſes à la verité, mais qui monſtrent neantmoins que ces Peuples