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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

avec conviction. Maintenant, adieu. Je compte sur vous pour éloigner votre frère, George, ne l’oubliez pas. »

Il lui tendit sa main ; l’homme de loi la saisit et la serra dans la sienne avec une vigueur qui, cette fois, avait une signification tout autre que ces banales manifestations amicales qui passent souvent pour de l’amitié.

« Vous pouvez vous fier à moi, dit George gravement. Attendez un moment, pourtant ; j’ai une proposition à vous faire. Si mon frère a amené cette jeune fille à faire un testament, comme c’est ma pensée, il faut nous mettre en garde contre cela. Venez avec moi aux Doctor’s Commons. Vous avez un cab ?… Oui ; cette affaire ne nous prendra pas plus d’une demi-heure.

— Quelle affaire ?

— Une licence spéciale pour votre mariage avec Charlotte.

— Un mariage !

— Oui, son mariage annule son testament, si elle en a fait un, et fait disparaître les raisons de Philippe pour vouloir sa mort. Venez, allons chercher la licence.

— Mais le retard…

— Il nous faut une demi-heure ; venez. »

L’homme de loi s’élança hors du cabinet.

« Je reviens dans une heure, » cria-t-il à son clerc.

Il descendit l’escalier, suivi de près par Valentin, sans cesser de courir jusqu’à l’endroit où le cab stationnait.

« Aux Doctor’s Commons ! » cria-t-il au cocher.

Valentin monta près de lui dans le cab sans plus d’observations.

« Je ne comprends pas, dit-il, quand le cab s’éloigna.