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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

Il pressa de nouveau la main du capitaine, sur la demande qu’il lui en fit, et le capitaine se déclara très-satisfait de la conversation qu’ils venaient d’avoir ensemble et de la généreuse conduite de son ancien protégé.

Il appela sa fille et le reste de la compagnie, et tous s’empressèrent de répondre à son appel.

« Votre longue conférence est finie, papa ? demanda Diana.

— Et le secret est révélé ? demanda Charlotte à son mari.

— Oui, chère, il est révélé.

— Et j’espère qu’il est d’une nature agréable ? Je ne pense pas que sa connaissance vous cause beaucoup de peine, chère amie. Vous avez été induite, dans ses derniers temps, à vous considérer comme une sorte d’héritière.

— Papa… M. Sheldon m’avait dit que j’avais des droits à quelque argent ; mais je n’y ai pas beaucoup songé, si ce n’est pour me dire que je pourrais vous donner Grote et Macaulay reliés en veau brun et à tranches rouges, semblables à cette édition que vous avez vue à la vente publique dans Bond Street, et dont vous m’avez toujours parlé depuis, et peut-être un cheval et une marquise vitrée pour le porche de notre cottage.

— Eh bien, ma chère, les livres à reliure de veau brun, et le cheval, et la marquise vitrée, nous pourrons nous les donner plus tard ; mais l’argent n’était qu’un rêve et il s’est évanoui.

— Est-ce là tout ? demanda Charlotte. — Eh ! bien, je n’hésite pas à le dire, un jour viendra où vous serez aussi riche que Sir Walter Scott.