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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

apportant la nouvelle que la malade dormait d’un sommeil paisible.

Mme Sheldon sommeillait dans son fauteuil, la biographie du ministre dissident était tombée à terre, et Valentin était debout, les bras croisés, appuyé contre l’embrasure de la fenêtre, regardant dans le jardin envahi par les ombres du soir.

Sheldon leur avait tenu fort peu compagnie ; il avait été dehors toute la journée.

Il était sorti immédiatement après son entretien avec Valentin, pour aller faire sur le rivage une excursion qui avait duré jusqu’à l’heure du dîner.

Après le dîner, il resta dans la chambre où le repas avait été pris, et il y était encore en ce moment. La lumière des bougies, à laquelle il lisait les journaux, brillait au dehors.

« Voulez-vous venir faire un tour de promenade avec moi, Diana ? » demanda Valentin.

Mlle Paget y consentit avec empressement, et ils sortirent dans le jardin, dans lequel ils s’enfoncèrent hors de la portée des oreilles de Sheldon, dans le cas où il lui aurait plu d’ouvrir sa fenêtre et d’écouter.

« J’ai besoin de vous expliquer mes plans au sujet de Charlotte, commença Valentin. Je pars demain pour Londres pour chercher un médecin plus capable que le docteur Doddleson. J’aurai trouvé mon homme au bout d’une heure ou deux, et si la chose est possible, je reviendrai, le soir avec lui. Il n’y a aucun sujet de craindre que le mal empire ; mais si un changement de ce genre se produisait, je compte sur vous pour vous empresser de m’en faire parvenir la nouvelle. Je suppose que vous pourriez trouver ici une voiture si vous en aviez besoin ?