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LA TRACE

rais presque qu’il porte un large vêtement pour cacher tout cela, n’est-ce pas ? »

M. Peters ne répond pas à cette question, mais semble réfléchir et, si l’expression peut être permise, penser tout haut sur ses doigts, comme c’était quelquefois son habitude.

« Il ne saurait positivement exister deux individus aussi ressemblants. Celui que j’ai trouvé mort était le même que celui que j’ai vu dans l’auberge, conversant avec la jeune femme ; et s’il en est ainsi, celui-ci est un autre, car le premier est mort, aussi sûr que des œufs sont des œufs. Quand les œufs cesseront d’être des œufs, ce qui, — continua M. Peters en manière de raisonnement, — attendu qu’ils se vendent vingt pour un shilling venant de France, et qu’ils sont dangereux, si vous avez quelque prévention contre les germes à moitié couvés, n’est pas, malgré tout, vraisemblablement près d’arriver de quelque temps ; alors, seulement, celui que j’ai trouvé dans la bruyère reviendra de nouveau à la vie. »

L’enfant, le cou tendu, au risque de tirer son épine dorsale au point de rompre cette partie délicate de sa charpente osseuse, était trop affairé en dehors de la portière du cab, occupé qu’il était à ne pas perdre de vue le comte de Marolles, pour accorder aucune attention aux doigts de M. Peters. L’extérieur de Saint-Paul, et Punch et Judy, étaient bien sur leur chemin, mais n’offraient que des dis-