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les mémoires d’un soldat inconnu

— Eh bien ! poilus, avez-vous fini de redresser toutes les frontières ?

— Oui ; et nous avons reconduit tous les Boches à Berlin à grands coups de botte au bas des reins !

— Ah ! mais alors ils doivent avoir les fesses en marmelade ?

— Qu’ils les donnent en soin à leurs gretchens.

Celui qui parle est un poilu consacré qui a endossé l’uniforme en 1914 et en a connu les modifications apportées de 1914 à 1918. Je m’adresse surtout à lui :

— Et une fois les Boches repoussés dans leur pacage, qu’as-tu fait ?

— Avec mes camarades, on s’est occupé des traités. On prend assez de terre à l’Allemagne pour combler et niveler toutes les tranchées qui vont de la Mer du Nord aux Vosges, qui s’étendent dans les Flandres et la Champagne, enfin, partout où elles se croisent. Toutes les excavations d’obus,