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adolphe brassard

nières qu’en requiert le service et qui ne passent pas précisément leur temps au­ tour des soupières. Il y a des fêtes galantes pour les officiers, et d’autres. « Eh ben ! les autres », comme disent les poilus, « c’est pour nous autres », et on s’gêne pas. Ce que je vois de la guerre et ce qu’elle entraîne n’a pas pour moi la grandeur des tableaux de Detaille.

Les nouvelles qui nous parviennent des autres parties du front sont triées et présentées de façon encourageante. Mais, une chose nous frappe : les batailles se répètent aux mêmes endroits. On réclame des victoires, des avances importantes, et la position des armées en présence ne varie guère. Les alliés demandent du renfort et plus de renfort. Il en arrive des quatre coins du globe. Non, la guerre ne peut durer longtemps. Nous repartons pour le front. Les engagements se multiplient, coupés de repos à l’arrière des lignes. Les morts s’empilent. Des troupes fraî-