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CHAPITRE xi

On imagine la surprise d’Eustache Bordier en apercevant celui qu’il croyait disparu à jamais. Ses exclamations joyeuses attirèrent la bonne Jeanne.

— Que se passe-t-il donc, demanda-t-elle intéressée en entrant dans la pièce où son mari avait reçu son cousin ?

— Il y a, que voici un revenant. Jeanne, reconnais-tu celui-là ?

— Oh, je le crois ! Étienne n’est-ce pas ?

— Mais oui, lui-même ! Mon cher Étienne, ajouta Eustache en riant, tu ne le croiras peut-être pas, cependant, il a fallu faire brûler un cierge pendant vingt ans pour te dégeler de tes banquises. Pourtant la flamme de notre cierge était bien chaude et bien claire.

— Maintenant que vous voilà revenu, dit Jeanne en embrassant son cousin, vous resterez, n’est-ce pas ?

— Les baisers du retour sont bien doux, mais même pour les goûter, je ne m’absenterai plus, non. J’ai fini mes voyages dans le Nord, je ne vous quitterai plus. Tout me retient ici, ah oui, tout !