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— Oh, reprit la douairière avec un rire très jeune, j’adore l’audace et les compliments et ceux qui s’en servent adroitement comme vous.

— Je suis confus, honoré…

— Vous êtes charmant, je vous prends à mon service.

— À vos ordres, madame.

— Présentez-vous à mon château demain.

— À quelle poterne devrais-je frapper ?

— Marquée à cet écusson.

Elle tendit un petit carnet à couverture de marocain rouge.

Le charbonnier y jeta les yeux, et eut une exclamation de surprise.

— Toi, Béatrice, sous cet accoutrement ! Je ne t’aurais jamais reconnue.

— Chut ! Il n’est pas encore temps d’enlever les masques.

— Béatrice, demanda Gilles taquin, pourquoi m’avoir donné ton adresse tout à l’heure, tu ne savais pas qui j’étais, tout à coup tu aurais eu affaire à Gaston Bendel. Vois-tu la gaffe ?

Elle se mit à rire.

— Je t’ai reconnu en te voyant…

— Ça ne vaut pas la peine de me déguiser, alors.

— Attention à ta démarche, c’est elle qui te vend.

— Mademoiselle m’observe, mâtin ! As-tu découvert quelques connaissances sous les masques ?