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— L’alerte est passée, reprit Étienne ému, et toi, comment vas-tu…

— Très bien. Et Alix ?

— En bonne santé. Tu as hâte de la revoir…

— Oui et non.

— Ce long hiver a dû être pénible, pourquoi n’es-tu pas venu à Québec ?

— À quoi bon ! Oh, excusez-moi de n’avoir pensé qu’à elle pour éviter cette visite. Vous étiez là pourtant avec ceux que j’aime. Je suis un ingrat.

— Tu es un amoureux, fit Étienne en soupirant, va trouver celle que tu aimes et qui finira bien par te rendre ton amour.

Et il décrivit l’endroit où les jeunes gens se tenaient de préférence. Les deux hommes causèrent encore un moment, puis Paul prit le chemin de la grève. Il découvrit facilement ceux qu’il cherchait.

Alix la première aperçut son mari.

— Paul ! dit-elle en se levant du pliant sur lequel elle était assise.

Arrivé près du groupe, l’architecte serra les mains à la ronde, puis prit place près de Gilles sur le sable.

— Quel endroit charmant, dit-il en regardant Alix, demeurerons-nous longtemps à Percé ?

— Ce sera à vous de décider, répondit-elle en fixant les vagues.

— Monsieur Bordier, comment trouvez-vous notre idée d’être venu ici à bonne heure comme ça, demanda mademoiselle Vilet ?