Page:Brassard - Péché d'orgueil, 1935.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 245 —

— Incomparable amie, fit-il en étouffant un soupir, marchons un peu, voulez-vous ? Faisons les premiers pas dans le sentier que vous venez de découvrir.

— Marchons, dit-elle simplement.

Ils prirent la direction de l’hôtel, en silence d’abord, mais Alix reprit presque aussitôt :

— Paul, j’avais choisi à dessein ce coin de terre que j’aime, pour être témoin de notre rencontre. Il saura en garder le souvenir.

— La terre que vous aimez, dit-il, en prenant une pincée de sable fin qu’il serra dans sa main avant de la laisser glisser dans ses doigts rapprochés, elle est douce au toucher, et, voyez, j’en mets un échantillon dans la poche de mon veston, à titre de porte-bonheur.

— Moi, je voudrais pour amulette, une parcelle du rocher là-bas.

— Le Rocher Percé, murmura-t-il, oh non, il est trop tragique avec sa blessure béante, inguérissable.

Il se baissa, et ramassa une petite coquille à ses pieds. Il la présenta à sa femme :

— Prenez ceci, plutôt, regardez, c’est nacré avec un peu de rose, tout comme un filet d’aurore, et cela a servi de maison.

— Merci, fit Alix, en introduisant le léger objet dans la pochette de sa bourse, nous voilà protégés contre les maléfices, ajouta-t-elle en souriant.

— Les maléfices, reprit-il en souriant à son tour, ce ne seront pas ceux qui s’en viennent à notre rencontre qui nous en jetteront, voici mademoiselle Vilet et Gilles.