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Sœur Véronique continua :

— Gardez ces vêtements, monsieur, on ne sait jamais… plus tard…

— J’observerai vos recommandations, ma sœur.

— Il y a aussi une petite médaille de baptême. Toutefois, nous avons baptisé l’enfant sous condition. Nous l’avons appelé Paul, le plaçant sous l’égide du saint du jour.

— Le nom est beau, ma sœur, j’en ajouterai un de famille, le mien. Nous adoptons cet enfant légalement.

— Vous ne vous en repentirez jamais ; je vous affirme que ce garçonnet ne vous apportera que de la joie. Maintenant continua Sœur Véronique, visiblement émue, je vais aller vous chercher votre fils.

En entrant au parloir, le petit Paul dévisagea de ses beaux yeux candides, celui que Sœur Véronique lui présenta comme son papa d’adoption. La nature aimante de l’innocente victime de Bruteau devina un ami dans cet homme qui lui tendait les bras, et dans un geste spontané, il offrit les siens.

Eustache serra l’enfant sur sa poitrine, et l’embrassa. Surpris, le petit Paul sourit, puis fougueux, il rendit la caresse.

— Vous voyez, votre récompense commence. Adieu monsieur, que le bon Dieu vous bénisse, fit sœur Véronique.

— Merci, et adieu, ma sœur. Nous ferons de Paul Bordier un homme de devoir.

Eustache Bordier arriva tout joyeux à son domicile de Québec. Le long du trajet, le babil de l’enfant