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CHAPITRE vii

Alix de Busques, agenouillée au pied de l’autel, venait de recevoir l’anneau qui l’unissait pour la vie à Paul Bordier.

Eustache servait de témoin à son fils, Gilles accompagnait sa sœur. Jeanne priait avec ferveur pour les nouveaux époux.

Pendant qu’Alix, le visage dur sous son sourire d’apparat, regardait vaguement le rubis de sa bague de fiançailles qui lui ensanglantait le doigt, Paul, recueilli, demandait un miracle au ciel, pour posséder un jour l’amour de celle dont la destinée venait de s’unir à la sienne.

Alix jeta à la dérobée un regard sur son mari, et le voyant incliné, eut une pensée odieuse :

— Prie, victime, prépare-toi à l’holocauste.

Mais elle fut punie de ce péché d’esprit.

Il lui semblait qu’un dédoublement d’elle-même se tenait devant elle, et assistait épouvanté à l’action infâme qu’elle commettait. Elle eut un geste de défi, et se redressa, agressive, mais ne parvint pas à se débarrasser complètement d’un malaise qui l’étreignait à l’égal d’un remords.