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sorte, exposés par les diverses nations entre lesquelles devaient se distribuer les prix du concours, pour faire sortir de la nuit qui l’enveloppait, cette race si importante, qu’on s’accorde à considérer aujourd’hui comme la meilleure travailleuse de France.


Hygiène du Bœuf gascon.


A. — Reproduction. — La reproduction, pour se faire, implique un premier acte essentiel qu’on nomme accouplement, saillie ou, d’une manière plus générale, monte. La monte, pour l’espèce bovine dans la Gascogne, se fait d’une manière assez vicieuse. Une vache est-elle reconnue en rut, on choisit dans la journée le moment qu’on a le plus libre et on la conduit au mâle qui se trouve ordinairement chez un des fermiers voisins, faisant ou non payer la saillie ; son devoir de voisin le lui défend le plus souvent. On prend de préférence un taureau qu’on sait avoir donné l’année précédente un bon résultat avec une autre vache, sans tenir compte de la conformation de celle-ci, de la couleur du taureau, de son âge, de sa race même ; car il arrive souvent pour ne pas perdre de temps à aller chercher loin ce qu’il a près, le fermier gascon livre sa vache à un taureau Garonnais, dont les formes sont faites, d’ailleurs, pour le séduire vite, mais qui sont loin de donner le résultat qu’il en attend. Il l’a sous la main et il s’en sert d’une manière empirique, sans raisonner sur son emploi, sans s’assurer si sa conformation pourra, par la procréation, corriger les défauts de la mère, sans se rendre compte que son emploi pourra peut-être diminuer chez le produit l’aptitude au travail qui est une