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étalons très bien conformés susceptibles de donner de très bons produits. Quand on voudra choisir un reproducteur mâle, on fera attention qu’il ait le train postérieur large, développé, la fesse descendue et la côte ronde. Quant au défaut de la queue, ce n’en est pas un en réalité, car il n’est guère nuisible si ce n’est au coup d’œil qui ne se trouve pas flatté de voir cette sorte de promontoire terminant la ligne du dos. Pour les autres qualités qu’il y aurait à examiner, annonçant une aptitude au travail, il n’y a guère à s’en occuper, vu que tous les sujets ou à peu près les possèdent comme caractère typique, tant la race a pris de fixité, d’uniformité. Il y aura encore moins à s’en occuper quand on aura mis en pratique un mode d’élevage plus rationnel que j’indiquerai plus loin.

Choix des femelles. — Il est certainement d’une grande utilité de choisir un taureau bien conformé et susceptible de corriger en partie les défauts de la mère ; mais cela ne suffit pas. Malgré les progrès qu’a faits la science de l’élevage, beaucoup de propriétaires (et c’est le plus grand nombre) croient l’influence du mâle sur les produits bien supérieure à celle de la femelle. Il n’en est rien, cependant, l’influence des reproducteurs est tout au moins égale, et s’il y a en réalité une prépondérance, elle est évidemment en faveur de la mère qui fait à elle seule, après la fécondation et pendant neuf mois, tous les frais de la nutrition du petit qu’elle porte dans son sein.

Puisqu’il en est ainsi, on comprendra aisément l’insuffisance qu’il y a à s’en tenir exclusivement au choix du mâle. C’est sans doute l’effet de cette croyance se perpétuant par la tradition, qui fait que les éleveurs gascons ne font nulle attention au choix des femelles ; ils les livrent indistinctement