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vaient qu’être très multipliés dans un pays hérissé de coteaux : chaque gorge, en effet, a sa naïade qui, à sec ou à peu près pendant l’été, fournit pendant les autres saisons, et surtout en hiver, assez d’eau aux ruisseaux avoisinants pour les forcer à sortir de leur lit et à promener leurs eaux bienfaisantes sur les prairies qui en forment les rives. De cette manière, une couche de limon est répandue sur les plantes qui redoublent d’ardeur sous l’action de cet amendement tout providentiel.

La température est assez modérée dans cette région. Il en serait bien autrement, sans l’immense barrière qui sépare la France de l’Espagne. Sans les Pyrénées, en effet, le nord de l’Espagne et le Midi de la France jouiraient de la même température ; tandis que, lorsque l’habitant espagnol jouit de tous les agréments du printemps, le montagnard français vit encore au sein des neiges et des glaces. Cette différence de température se fait aussi sentir, quoique bien atténuée, dans les coteaux de la Gascogne qui sont, comme je l’ai dit, les premiers gradins de l’amphithéâtre. De là l’explication de ce fait contre nature, que dans le nord de la Gascogne la température est plus élevée que dans le midi ; cela est dû à l’irradiation du versant nord des Pyrénées.

Cependant cette température, toute modérée soit-elle, s’élève cependant assez quelquefois, pour gêner la croissance des plantes constituant les prairies, car on voit quelquefois cette herbe rester sans vigueur, quand des pluies ne viennent pas de temps en temps activer sa végétation. Malgré ces exceptionnelles rigueurs de température, l’agriculteur gascon peut, son industrie aidant, récolter assez de fourrages pour faire prospérer la race essentiellement de travail qui s’est développée dans sa région.

Comparativement à la Normandie, par exemple, et toutes