Page:Brifaut - Le Droit de vie et de mort, 1829.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Arts divins, repeuplez la terre du génie.
Chantez sa délivrance, enfants de l’harmonie.
Modernes Phidias, et vous Zeuxis nouveaux,
À l’immortaliser consacrez vos travaux.
Que chacun de vos pas laisse un brillant vestige ;
Qu’un prodige s’élève à côté d’un prodige ;
Qu’enfin le voyageur sous des cieux aussi beaux,
Ne se contente plus d’admirer des tombeaux,
Trouve des monuments où rampaient des décombres,
Et parle à des héros en évoquant des ombres.
Mais surtout en ces lieux puisse la liberté
Ne pas voir son autel par le sang cimenté !
Puissent les Grecs, fuyant des discordes funestes,
D’une longue union serrer les nœuds célestes,
Et, dans leur doux festin, par la joie embelli,
Se passer tour-à-tour la coupe de l’oubli !
Les lois, les arts, les mœurs, le savoir, l’industrie,
Sont la force d’un peuple et font seuls la patrie.
Qu’ils règnent. L’Occident, aux ténèbres livré,
Par l’Orient instruit fut jadis éclairé.
Rendons à l’Orient ses richesses premières.
Qu’il nous doive à son tour de nouvelles lumières ;
Et qu’on voie aujourd’hui, par un échange heureux,
Deux mondes fraternels multiplier entre eux