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qui secourut Dolomieu pendant sa captivité. M. de Lewachoff, ambassadeur de Russie à Naples, s’intéressa vivement à sa délivrance. De retour à Paris, Dolomieu fit son cours de philosophie minéralogique. À peine avait-il passé trois mois à se remettre de ses fatigues, que le Gouvernement le chargea de visiter la route qu’on allait ouvrir au Simplon. Avide de courses minéralogiques et d’observations nouvelles, il vole pour en examiner les flancs entr’ouverts. Il arriva, le 14 fructidor, avec le citoyen Eymar, sur le sommet des Alpes. Il reçut par-tout, dans ce voyage, les marques de bienveillance qui étaient dues à son mérite et à ses malheurs. En passant à Berne, il alla au spectacle. On donnait, par hasard, une pièce dont le principal personnage sortait de prison ; tout le monde tourna, avec applaudissemens, les yeux sur Dolomieu. Il semble qu’il avait le pressentiment de ne plus revoir ce pays. « Adieu, mes chères montagnes », disait-il d’un air triste et d’une voix concentrée, « Dieu sait quand je vous reverrai, je regrette bien de vous quitter ».