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M. FRANCIS POICTEVIN


J’ai eu la curiosité de lire un ouvrage de M. Francis Poictevin. Ce nom, à peu près inconnu du grand public, a été mille fois encensé et célébré dans les brasseries et dans les revues littéraires du quartier latin. « Très fort, Poictevin ! maître paysagiste ! » C’est ainsi que se bâtissent les renommées. Mais elles ne durent que si elles s’appuient sur des œuvres fortes. À en juger par le nombre des volumes qu’il a déjà publiées, M. Francis Poictevin est un écrivain fécond. Il traîne après lui dix volumes, si l’on peut appeler volumes de minces plaquettes, imprimées en gros caractères, avec des marges énormes. Cent pages de M. Poictevin en valent quinze de M. Bourget. Je parle de la quantité. — Pour ce qui est de la qualité, c’est une autre affaire. M. Poictevin est un raffiné ; il enferme en une phrase des trésors d’impressions accumulées, comme les Orientaux enferment dans un tout petit flacon le suc de cent mille roses. Je n’ai pas le loisir d’analyser