Page:Brisson - La Comédie littéraire, 1895.djvu/368

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de demain. Car la foule, fût-elle porcine, s’intéresse tout de même à ce que le père Buloz appelait jadis pompeusement « le mouvement littéraire »...

Hâtons-nous de feuilleter les Portraits du prochain siècle...

Parmi les portraicturés, quelques-uns sont presque célèbres. Tels M. Paul Adam, en qui M. Bernard Lazare voit un transcendant idéaliste, un satirique nerveux, un lyrique évocateur ; M. Francis Viellé-Greffin, auteur de beaux, doux et clairs (?) livres ; M. Bernard Lazare, qui possède un œil guetteur, lequel (dit M. Paul Adam) fatigue, détruit, émiette la raison de l’adversaire ; M. Henri de Régnier, qui housse sa main vers la bague d’une solitude élue, dont il tourne en dedans de son âme le chaton d’invisibilité (voilà sans doute un compliment bien troussé) ; M. Laurent Tailhade, de dynamiteuse mémoire, qui a composé des vers sonores, précis et coruscants ; M. Camille Mauclair, à qui nous devons, paraît-il, des œuvres inoubliables ; M. Jules Case, auteur de trois romans qui sont trois chefs-d’œuvre ; Maurice Mœterlinck, âme élue par la métaphysique, dédiée aux ivresses abstraites de Plotin ; M. Georges Rodenbach, cruel et méprisant aux malfaiteurs de notre chère littérature ; M. Maurice Barrès, grand dignitaire ecclésiastique du XVIIIe siècle ; M. Georges Vanor, un trouvère qui a cru devoir quitter sa viole ; le Sâr Péladan, en qui s’incarne l’humilité sainte couvrant de la pompe des Orgueils salvateurs les Doctrines (l’humi-