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M. PAUL HERVIEU


L’homme. — M. Paul Hervieu est un causeur fort attachant. Non qu’il se répande en saillies et qu’il jette en son discours des étincelles de feu d’artifice. Le charme qui s’exhale de sa personne est d’un ordre plus discret. Il est fait de distinction, de réserve, de finesse. La voix est douce et presque timide, l’œil, extraordinairement limpide, est méditatif et peut-être un peu défiant. L’auteur des Tenailles n’est point de ceux qui se livrent aisément et de qui la familiarité vous met tout de suite à l’aise. Sa politesse est exquise et, par cela même, empreinte de froideur. Je ne me représente pas M. Paul Hervieu mêlé aux tumultueux félibres qui prennent d’assaut le théâtre d’Orange, chaque année. M. Paul Hervieu préfère à ces ébats la grâce des conversations entrecoupées de silences, murmurées sur des coins de canapés, dans des angles de salons. Il n’a fait qu’effleurer la diplomatie, puisque, ayant été nommé