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M. AURÉLIEN SCHOLL


Son nom est assuré de survivre, sinon son œuvre. On dira plus tard Scholl, comme on dit Chamfort. Et l’on citera ses mots, dont quelques-uns seront apocryphes. Depuis bientôt un demi-siècle, on attribue à Scholl toutes les plaisanteries spirituelles qui éclosent sur le boulevard. Il n’a pas besoin de ce surcroît, ayant son propre fonds qui suffit. Mais on ne prête qu’aux riches…

Comment il quitta sa ville natale, comment il vint à Paris, il l’a raconté en des pages sémillantes. Il avait seize ans ; il achevait sa rhétorique au lycée de Bordeaux, dont il suivait les cours comme externe, et il amalgamait les vers latins avec la critique théâtrale. Il rendait compte, dans une feuille locale, des pièces nouvelles. Ses parents ignoraient, bien entendu, ce scandaleux vagabondage. Un incident imprévu le leur révéla. Une dame se présente chez eux et demande à parler à Aurélien. « Que voulez-