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VII

LE DEVENIR DANS LA PHILOSOPHIE DE PLATON[1]



Platon n’est pas un idéaliste au sens moderne du mot. L’ombre d’existence qu’il attribue au monde extérieur n’implique pas sa non réalité. Aussi résolument qu’Héraclite, Platon croit à la réalité du monde sensible. Le Théétète en est la preuve : il y est démontré que le monde des choses qui passent n’est point le monde de la science. Il n’y est rien démontré de plus.

Le monde du devenir existe. Que comprend-il ? Tout ce qui ne fait point partie du monde des Idées ; tout ce qui existe ici-bas, les êtres du monde physique, les vivants, les âmes, les dieux. — Jusques et y compris le Démiurge ? — Il faut bien convenir que le Démiurge sert d’intermédiaire entre le monde sensible et le monde des Idées. On doit se le figurer à la limite de ces deux mondes. De là résulte qu’une exposition complète des idées de Platon sur le devenir comporte les divisions suivantes : 1o le Démiurge ; 2o l’âme universelle ; 3o l’âme humaine ; 4o la matière ; 5o le monde physique.

I. — Le Démiurge.

Un premier problème se pose. Le Démiurge est-il le Dieu de la philosophie platonicienne ?

  1. En collaboration avec M. Lionel Dauriac.