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IV

L’ŒUVRE DE SOCRATE



On a beaucoup écrit sur Socrate, et, à ne compter que les ouvrages publiés en divers pays de notre temps, sans avoir égard aux livres antérieurs ni à ceux de l’antiquité, longue serait la liste des livres, mémoires ou opuscules, consacrés à la vie ou à l’œuvre du penseur athénien. Il est probable qu’il en sera encore de même à l’avenir. La physionomie de Socrate, en raison même de l’incertitude et de l’insuffisance de nos moyens de connaissance, ne cessera pas d’avoir pour tous les chercheurs l’attrait d’une énigme à déchiffrer ; et sans doute le dernier mot sur cette question ne sera jamais dit. Dans les pages qui vont suivre nous ne nous proposerons ni de revenir sur la vie du philosophe, ni d’étudier son caractère, ni de déterminer l’influence qu’il a exercée sur le développement de la pensée grecque et sur la philosophie en général. Nous voudrions seulement essayer de déterminer quelle a été son œuvre proprement philosophique, quelles idées nouvelles il a introduites dans le monde, quelle part il a eue dans la formation de la morale grecque qui devait, grâce aux travaux de ses disciples, Platon et Aristote, devenir une partie si considérable de la philosophie et une science qui mérite encore aujourd’hui d’être proposée à l’admiration et peut-être à l’imitation des penseurs modernes.

Pour simplifier cette recherche il semble que nous puis-