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CINQUIÈME PARTIE

forme une colonne d’élite, s’avance jusqu’au petit Bicêtre, disperse les avant-postes du général du Barail ; il envoie un officier en reconnaissance, lequel annonce que les chemins sont libres, les fédérés avancent sans crainte près du hameau, mais ils se croient déjà cernés.

Les envoyés de Duval prient, menacent ; ils ne peuvent obtenir ni renforts, ni munitions, un officier ordonne la retraite. Duval abandonné est assailli par la brigade Derroja.

Le 4, à 5 heures le plateau et les villages voisins sont enveloppés par la brigade Derroja et la division Pellé :

— Rendez-vous, vous aurez la vie sauve ! Les fédérés se rendent. Aussitôt les Versaillais saisirent les soldats qui combattaient dans les rangs fédérés et les fusillent, les autres sont emmenés à Versailles, leurs officiers, tête nue, marchent en tête du convoi au petit Bicêtre, la colonne rencontre Vinoy :

— Y a-t-il un chef ?

— Moi, dit Duval qui sort des rangs.

Un autre s’avance :

— Je suis le chef d’état-major de Duval.

Le commandant des volontaires de Montrouge vint se mettre à côté d’eux.

— Vous êtes d’affreuses canailles, dit Vinoy, se tournant vers ces officiers : qu’on les fusille !

Duval et ses camarades dédaignent de répondre, franchissent le fossé, viennent s’adosser contre un mur, se serrent la main, crient : « Vive la Commune ! » Ils