Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des préjugés nobiliaires fraîchement exhumés, qu’on y regardait mon mariage avec la fille d’un grand seigneur suédois, comme une mésalliance. On rappelait l’opposition entre le maréchal de Broglie et M. Necker, en 1789 ; il semblait que nos deux familles fussent des Capulet et des Montaigu ; mon oncle Amédée, à qui j’avais des obligations réelles et récentes, me traitait d’ingrat ; bref, la rumeur était extrême et croissait d’heure en heure.

Je tins bon. Le mariage fut convenu et rendu public, dès le lendemain de l’arrivée de ma mère, et ne fut différé qu’en raison d’arrangements de fortune qui dépendaient de la restitution de deux millions prêtés généreusement à l’État par M. Necker.

Je reviendrai sur ce sujet.