Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/389

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tance. J’en reçus beaucoup d’éloges, et, s’il m’est permis de le dire, des avances assez marquées, ce à quoi je ne répondis qu’à demi.

La majorité se composait alors, dans la Chambre des députés, de deux sections, l’une, ouvertement ministérielle, et dont le groupe doctrinaire était, en quelque sorte, la tête et l’organe ; l’autre, indépendante, et plus adversaire qu’amie du ministère, ralliée à lui, mais simplement par opposition au parti réactionnaire.

Il en était de même à la Chambre des pairs, bien que sous des traits moins vifs et moins prononcés. J’appartenais à la section indépendante, dans l’une et dans l’autre Chambre, soit directement, soit par mes liaisons et relations habituelles.

J’hésitais à changer de camp.

Celui où le cours des événements m’avait placé me convenait, chaque jour, de moins en moins. Il y régnait un certain esprit court, étroit et routinier. Sans mauvaise intention, sans idées bien arrêtées, on y rentrait dans l’ornière révolutionnaire. On y croyait faire merveille en ressuscitant le jargon, les prétentions, les grands airs de nos premières assemblées ; c’était bien là vraiment qu’on n’avait rien appris ni rien oublié. Rien ne con-