Page:Broglie - Souvenirs, 1830-1832.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dite de Juillet, et commence le gouvernement né de cette révolution.

J’ai raconté ce que j’ai vu de mes yeux, entendu de mes oreilles ; j’ai dit le peu que j’ai fait, et, qu’il me soit permis d’ajouter, le peu que j’ai vu faire. J’ai comblé les lacunes de mon récit en empruntant à d’autres récits, publiés par d’autres témoins oculaires, les incidents qui m’ont échappé, en choisissant les plus avérés et les copiant presque mot pour mot.

Je pourrais m’en tenir là.

Mais c’est pour un homme, quel qu’il soit, chose trop considérable, d’avoir concouru, pour si peu que ce soit, au renversement d’un trône, à l’avènement d’une maison régnante, ne dût-elle régner que peu d’années, à l’ouverture d’une ère nouvelle en histoire, ne dût-elle y compter qu’en passant, c’est, dis-je, chose trop considérable pour que cet homme ne se demande pas sans cesse jusqu’à son dernier jour si l’acte auquel il a concouru était légitime, et s’il a bien ou mal fait de lui prêter son concours.

Quelques mots donc ici tant sur le caractère général de notre avant-dernière révolution que sur ma position personnelle à cette époque.