Page:Brongniart - Plans du Palais de la Bourse de Paris et du cimetière Mont-Louis.djvu/17

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Les mouvements naturels du terrein prêtoient aux dispositions les plus heureuses ; aussi M. Brongniart a-t-il cherché, comme l’indiquent les projets que nous venons de faire connoître, à tirer de ces mouvements de terrein le parti le plus convenable à l’objet auquel il est destiné. D’anciens alignements, d’anciennes plantations qu’il a fallu respecter, ont pu le gêner quelquefois, et donnent au plan un aspect singulier par le contraste qu’il semble présenter entre les nouvelles et les anciennes distributions. Mais nous trouvons ici même un des exemples les plus frappants de la différence considérable qu’il y a entre l’effet produit par un dessin, et celui que produit l’exécution. En allant sur le terrein, toutes ces allées droites, ces bosquets réguliers, qui, sur le plan, contrastent si désagréablement avec des allées sinueuses, disparoissent pour ainsi dire dans l’étendue de ce vaste terrein ; mais comme ces parties portent plus qu’aucune autre l’empreinte de la main de l’homme, les tombeaux s’y sont accumulés, et offrent l’image des hameaux et des jardins réguliers, qui, au milieu d’un pays sauvage, indiquent la présence de l’homme et de ses arts. Cette disposition étoit nouvelle dans nos mœurs, et M. Brongniart avoit senti tous les genres d’intérêt dont pouvoit être susceptible un lieu de sépulture si heureusement choisi ; il sentoit que ce lieu devant convenir à tous les états, à toutes les opinions humaines, il ne falloit lui donner d’autre caractère dominant que celui de la noblesse sans magnificence, et de la simplicité sans négligence ; qu’il devoit inspirer à certaines âmes des sentiments religieux sans terreur, et à toutes le respect, le recueillement sans tristesse, et enfin une sorte de charme mélancolique, résultat de la nature et de la disposition de ses monuments. M. Brongniart avoit donc mis tous ses soins pour atteindre ce but ; il avoit trouvé dans le Magistrat qui l’en avoit chargé, une manière de penser tellement d’accord avec la sienne, que cet établissement remarquable devoit s’élever rapidement.

M. Brongniart a fait beaucoup d’autres travaux. Un grand nombre de maisons particulières, quelques édifices publics, ont été construits sur ses plans et sous sa direction. Il en a réparé, restauré, embelli ou décoré beaucoup d’autres. Ces derniers travaux comptent généralement pour très-peu de chose ; ils sont peu apparents ; leurs détails sont comme effacés par la masse des anciennes parties du bâtiment, et cependant ils exigent souvent de l’architecte autant de soin, autant de recherches, autant de talent, et présentent quelquefois plus de difficultés et de dégoûts que des travaux neufs et complets.

Nous ne publions aucune gravure de ces travaux de M. Brongniart :