Page:Brontë - Les Hauts de Hurle-Vent, 1946.djvu/269

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Miss Cathy ? Et où est Phénix ? Je vais vous laisser, si vous ne vous dépêchez pas. Faites comme vous voudrez.

— Le poney est dans la cour et Phénix est enfermé là. Il a été mordu… et Charlie aussi. J’allais vous le dire ; mais vous êtes de mauvaise humeur et vous ne méritez pas que je vous raconte tout cela.

Je ramassai son chapeau et m’approchai pour le lui remettre. Mais, voyant que les gens de la maison prenaient son parti, elle se mit à bondir autour de la chambre ; je lui donnai la chasse, mais elle courait comme une souris, sur les meubles, ou dessous, ou derrière, et rendait ma poursuite ridicule. Hareton et la femme riaient ; elle les imita et devint encore plus impertinente. Enfin, je m’écriai, tout en colère :

— Eh bien ! Miss Cathy, si vous saviez à qui est cette maison, vous auriez hâte d’en sortir.

— Elle est à votre père, n’est-ce pas ? dit-elle en se tournant vers Hareton.

— Non, répondit-il, la tête baissée et en rougissant de timidité.

Il était incapable de supporter en face le regard de Catherine, bien que les yeux de celle-ci fussent tout à fait semblables aux siens.

— À qui, alors… à votre maître ?

Il rougit encore plus fort, mais sous l’influence d’un sentiment différent, marmotta un juron et se détourna.

— Qui est son maître ? continua l’ennuyeuse petite fille en s’adressant à moi. Il a parlé de « notre maison » et de « nos gens ». Je le croyais fils du propriétaire. Il ne m’a jamais appelée « Miss » ; c’est ce qu’il aurait dû faire, n’est-il pas vrai, si c’est un domestique16 ?