Page:Bronte - La Maitresse d anglais - tome 1.djvu/13

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Un peu avant dix heures la sonnette de la rue annonça enfin le retour du domestique. Je courus au vestibule, où l’on venait de déposer une malle et quelques cartons. À côté de la malle se tenait une bonne élégante, et au pied de l’escalier le domestique, avec un paquet enveloppé dans un châle entre ses bras.

— C’est l’enfant ? lui demandai-je.

— Oui, mademoiselle.

Je voulus ouvrir le châle pour regarder la nouvelle arrivée, mais elle se retourna : en se serrant contre l’épaule du domestique.

— Mettez-moi à terre, s’il vous plaît, dit une petite voix ; débarrassez-moi de ce châle. Et la frêle créature, impatiente de se dégager de son enveloppe, ôta elle-même l’épingle ; mais le châle était trop lourd pour être manié par ses mains mignonnes.

— Prenez donc le châle, Henriette !

Henriette était le nom de la bonne.

Cela dit, elle entra au salon.

— Approchez, chère petite ! s’écrią ma marraine. Vous devez avoir bien froid. Chauffez-vous, chauffez-vous vite.

L’enfant se hâta d’approcher. C’était une charmante miniature. Assise sur les genoux de ma marraine, on l’aurait prise, surtout aux boucles soyeuses de ses cheveux, pour une poupée de cire.