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d’une manière incomplète, il se produit des états morbidesd’intensité et de durée variables, prompts ou plus ou moins lents à se manifester, auxquels on donne le nom d’indigestion.

L’indigestion ne consiste donc pas dans les troubles eux-mêmes des fonctions digestives ou dans leur imperfection, mais bien dans l’état pathologique appréciable qui en est la conséquence. Il est possible, en effet, que des matières alimentaires parcourent toute l’étendue du tube digestif et soient expulsées à peu près telles qu’elles sont entrées sans que, pour cela, il y ait indigestion ; cette affection n’existe réellement que lorsque les troubles fonctionnels de l’estomac ou des intestins se traduisent à l’extérieur par des symptômes morbides.

Chez les ruminants, avons-nous dit, l’indigestion n’est jamais intestinale, et son siège se trouve borné au rumen et au feuillet dans les animaux adultes. On n’a pas été de tout temps d’accord sur la dénomination à donner à cette affection. C’est ainsi qu’on la désignait sous les noms divers de tympanite, de météorisation ou de météorisme ; mais ces mots ont l’inconvénient de n’indiquer qu’un symptôme de la maladie, aussi le nom d’indigestion donné par Chabert aux troubles fonctionnels des divers compartiments gastriques des ruminants a-t-il prévalu. Il est aujourd’hui généralement adopté, car, si le rumen, le réseau et le feuillet peuvent être considérés anatomiquement comme des dilatations de l’œsophage, il n’en est pas moins vrai qu’ils concourent d’une manière active à la digestion.

Avant Chabert, les rares auteurs qui avaient écrit sur