Page:Bru - De l’indigestion chez les grands ruminants.djvu/49

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météorisme, mais bien du séjour prolongé des aliments dans les réservoirs gastriques et de l’inflammation dont ces organes peuvent être le siège.

Il devient alors nécessaire de provoquer la rumination en ajoutant de l’émétique, à la dose de quelques grammes, aux breuvages stimulants qui ne le décomposent pas ; on peut aussi administrer, à l’exemple de Festal, un mélange de 30 grammes d’aloès avec 3 ou 4, grammes d’ipéca, mais non sous forme d’électuaire comme le faisait cet éminent praticien.

Si ces moyens restent insuffisants, on doit recourir à l’usage des purgatifs, tels que séné, aloès, huile de ricin, en ayant soin, dans ce cas, de les faire avaler par petites gorgées afin qu’ils ne forcent pas les lèvres de la gouttière œsophagienne et puissent arriver directement dans la caillette et dans l’intestin.

L’action purgative, bien qu’elle ne s’exerce pas sur le rumen et le réseau, se propage sympathiquement à ces organes dont les sécrétions et les contractions se trouvent ainsi activées. Par suite de cette excitation, le rumen peut se vider pendant l’abstinence, sans rumination, par le passage direct des aliments qu’il renferme dans le feuillet. C’est du moins ce que M. Lafosse a plusieurs fois constaté.

Mais ces cas sont rares, et, d’un autre côté, les divers médicaments sont souvent impuissants à produire le rétablissement de la rumination, de sorte que le rumen ne peut être évacué et pas même désempli par les voies naturelles des aliments qui sont accumulés à son intérieur, Il n’y a plus alors qu’une seule ressource pour sauver la vie des