Page:Bru - De la gourme des solipèdes.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dangers. Aux symptômes ordinaires de jetage, de toux, d’engorgement ganglionnaire, viennent s’en ajouter d’autres dont l’expression insidieuse parfois devient de plus en plus nette à mesure que la maladie se confirme.

La respiration devient difficile, quelquefois bruyante ; le larynx et le pharynx sont sensibles, les mouvements du flanc sont irréguliers. Le pouls est accéléré, l’artère tendue, la bouche chaude et sèche, la déglutition est parfois pénible. Bientôt les symptômes s’aggravent et d’autres apparaissent. Les conjonctives revêtent cette teinte rouge sur fond jaune qui caractérise les maladies de poitrine ; le pouls est grand et mou, la toux se fait fréquemment entendre ; le murmure respiratoire disparaît dans une partie d’un ou des deux poumons et fait place à un râle crépitant humide, puis à un bruit de souffle. La percussion de la poitrine, douloureuse, décèle de la matité là où l’hépatisation se localise. Alors le malade ne se couche plus et refuse les aliments ; l’abattement, la prostration des forces sont tellement prononcées qu’on peut souvent craindre une mort prochaine. Si la résolution doit s’accomplir, tous ces symptômes disparaissent.

Mais lorsque la fièvre persiste, que la diathèse ne s’exprime pas au dehors par ses traits ordinaires, la gangrène peut être la suite de cet état morbide.

Dans certains cas, après que la fièvre s’est apaisée, un jetage peu abondant, mal élaboré, se produit ;