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VERS OU PROSE

Au milieu des éloges beaucoup trop grands que la critique a prodigués à la partition de Messidor, un reproche m’a été fait auquel je désire répondre. On m’a blâmé assez vivement de croire possible l’union de la prose et de la musique, et d’en avoir tenté l’expérience au théâtre de l’Opéra, temple des traditions, où jusqu’à présent l’emploi du vers fut considéré comme indispensable à la bonne harmonie d’un poème lyrique. Faut-il dire que, si je me permets de prendre la plume à propos d’une de mes œuvres, c’est que je veux élever la discussion au-dessus des personnalités et que le débat me semble d’un intérêt tout général ?

En ce qui me concerne, je me bornerai donc à déclarer que, loin d’avoir été pour moi une gêne, comme on semble se l’imaginer, la prose dont s’est revêtu, sur ma demande expresse, le