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LES MAÎTRES CHANTEURS

DE NUREMBERG

Si, depuis longtemps et sans avoir jamais changé d’opinion sur ce point, j’admire en bloc l’œuvre colossal et surhumain de Richard Wagner, ce que tout le monde fait aujourd’hui, oubliant les révoltes, les cris, les invectives, les sifflets de la première heure, je garde une très ancienne, très fervente, très entêtée prédilection pour les Maîtres Chanteurs de Nuremberg.

En voici la cause :

Certes, je ne connais rien de plus émotionnant, de plus sublime, de plus divin, au sens absolu du mot, que le drame mystique de Parsifal, où la douleur humaine est abolie par la grâce céleste, où le mal d’ici-bas est vaincu par le bien d’en haut, et je défie l’homme au cœur le moins tendre de n’y pas sangloter dans un