Page:Brunet - Evangiles Apocryphes, 1863.djvu/32

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ture dont l’usage leur était interdit ! Malheur à mon gosier qui, semblable à du feu, consumait tout ce qu’il trouvait ! Malheur à mes pieds qui ont souvent cheminé dans des voies déplaisantes à Dieu ! Malheur à mon corps et malheur à mon âme rebelle à Dieu, son créateur ! Que ferai-je lorsque j’arriverai à l’endroit où je dois paraître devant le juge de toute équité et lorsqu’il me reprochera les œuvres que j’ai accumulées dans ma jeunesse ? Malheur à tout homme qui meurt dans ses péchés ! Cette heure terrible qui a déjà frappé mon père Jacques, lorsque son âme s’envola de son corps, la voici ! elle est proche. Oh ! qu’aujourd’hui je suis misérable et digne de compassion. Mais Dieu seul est le directeur de mon âme et de mon corps ; qu’il en agisse avec eux selon son bon vouloir.


CHAPITRE XVII.


Ce furent les paroles que prononça Joseph, ce juste vieillard. Et moi, entrant et m’approchant de lui, je trouvai son âme véhémentement troublée, car il était livré à une grande angoisse. Et je lui dis : « Salut, Joseph, mon père, homme juste ; comment est ta santé ? » Et il me répondit : « Je te salue maintes fois, ô mon fils chéri ! La douleur et la crainte de la mort m’ont déjà entouré ; mais, aussitôt que j’ai entendu ta voix, mon âme a connu le repos. Ô Jésus de Nazareth, Jésus mon consolateur, Jésus le libérateur de mon âme, Jésus mon protecteur ! Jésus, ô nom très-doux dans ma bouche et pour ceux qui l’aiment ! Œil qui vois et oreille qui entends, exauce-