Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/105

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sans doute été diminuée, mais, puisque tout se tient, je ne sais si l’effet total de la Comédie humaine, à de certains égards, n’en eût pas été moins saisissant. Décidément « Dieu fait bien ce qu’il fait » ! et nous ne dirons pas, avec la formule banale, que Balzac est mort à temps pour sa gloire ; mais nous ne dirons pas aussi le contraire ; et, prenant son œuvre telle qu’elle est, nous ne regretterons pas que la mort ne lui ait pas permis, en voulant la perfectionner, de la gâter.

Mais on comprendra mieux maintenant que, pour l’analyser et la juger, nous ne nous attachions pas à la présenter dans sa succession chronologique. Il se trouve, en fait, que Balzac n’a rien écrit de supérieur au Cousin Pons et à la Cousine Bette, qui sont respectivement, nous venons de le dire, la seconde de 1846, et le premier de 1847. L’idée commune qui les relie, — celle des drames sombres et secrets que l’inégalité des conditions engendre dans les familles, entre gens du même nom, du