Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/154

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La Comédie humaine ne serait pas ce qu’elle est, si Balzac était un romantique ! et, n’étant pas un romantique, que dirons-nous qu’il ait été dans le siècle de George Sand et de Victor Hugo ?

Il a été ce que nous appelons de nos jours un « naturaliste » ; et il l’a été dans tous les sens du mot, si seulement on veut bien se rappeler cette phrase de l’Avant-propos de la Comédie humaine : « Il a existé, il existera de tout temps des espèces sociales comme il y a des espèces zoologiques. » On sait d’ailleurs, par le même Avant-propos, et, aussi bien, par vingt autres endroits de son œuvre, qu’il aimait à se réclamer de Geoffroy Saint-Hilaire et de Cuvier. Voyez, notamment, dans la Peau de chagrin, les consultations que demande à quelques savants, son Raphaël de Valentin, et je ne veux pas dire le degré d’information, mais l’intelligente curiosité qu’elles dénotent. Il avait dit encore, pour mieux préciser la nature de son ambition : « La société ne fait-elle pas de l’homme, suivant les milieux où son action se déploie, autant d’hommes différents qu’il y a de variétés en zoologie ? Et,