Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/331

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sée du grand poète incomplet de la Colère de Samson et de la Maison du Berger n’est-elle pas plus haute, plus noble, et surtout moins banale, que celle du prodigieux ouvrier de la Légende des Siècles ! Il y a encore d’autres courants ou d’autres veines dont on ne trouve presque pas de trace dans l’œuvre gigantesque ou cyclopéenne d’Hugo. Le grand maître du romantisme n’a pas, si je puis ainsi dire, absorbé tous ses hérétiques ; et, en dehors de son influence, on en pourrait signaler non seulement qui n’ont pas cédé devant la sienne, mais encore qui l’ont contrariée. Cependant, il n’en demeure pas moins vrai qu’à distance, aucune influence littéraire, pendant le cours entier du siècle qui vient de finir, n’aura égalé la sienne ; qu’on la retrouve partout, je veux dire chez ceux-là mêmes qui l’auront subie le plus involontairement ; et que, dans l’avenir, comme dans la réalité du passé, le « romantisme » ce sera Victor Hugo.

À l’autre pôle de la pensée contemporaine, — et de l’expression, — Auguste Comte sera le « positivisme », philosophe aussi profond que le grand poète serait superficiel, si la qualité