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FORMATIONS TERTIAIRES.

teum (tapir gigantesque de Cuvier), paraît, d’après tous les calculs, avoir eu dix-huit pieds de longueur, et avoir de beaucoup surpassé par sa taille tous les animaux terrestres que l’on a découverts jusqu’ici, sans en excepter même les plus grands éléphans fossiles. Nous reviendrons bientôt sur cet animal pour en faire le sujet d’une étude spéciale.


Mammifères des deux périodes pliocènes.


La troisième et la quatrième division des dépôts tertiaires d’eau douce ou divisions pliocènes ne contiennent aucune trace des genres lacustres perdus de la famille des palæotherium, mais elles abondent en espèces éteintes appartenant à des genres de pachydermes qui se sont perpétués jusqu’à nos jours, tels que les genres éléphant, rhinocéros, hippopotame, cheval, en compagnie du genre perdu des mastodontes. C’est là aussi que l’on commence à rencontrer d’abondantes traces de ruminans, tels que des débris de bœufs et de cerfs. Le nombre des rongeurs s’est également beaucoup accru, et les carnivores ont acquis une importance numérique proportionnée au nombre croissant des herbivores terrestres.

Les mers aussi, dans les périodes miocène et pliocène, furent habitées par des mammifères marins des genres baleine, dauphin, phoque, morse et lamantin, genres dont les espèces actuelles sont surtout établies sur les côtes et à l’embouchure des rivières de la zone torride[1]. La présence du lamantin est un argument ajouté à tous ceux que fournissaient déjà les caractères d’animaux intertropicaux que l’on a reconnu appartenir à des débris trouvés même dans les couches tertiaires les plus récentes, en faveur de cette opinion que le

  1. Pl. 1, fig. 97-101.