Page:Buckland - La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, 1838, tome 1.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
157
ICHTHYOSAURE.


Sternum.


À un animal créé pour habiter la mer, sous la condition de venir respirer l’air atmosphérique, il fallait un appareil qui lui permit de plonger sous les flots et de revenir à leur surface avec une égale facilité. Cet appareil, nous le trouvons réalisé, avec un déploiement de puissance vraiment prodigieux, dans

    appareil condensateur qui donnait à ces animaux la faculté de comprimer l’air dans l’intérieur de leurs poumons avant que de s’enfoncer sous les eaux. M. Faraday (Lond. and Edin. Phil. Mag. oct. 1833) a indiqué un moyen à l’aide duquel l’homme peut lui même disposer ses organes de façon à prolonger considérablement son séjour dans une atmosphère impure ou sous l’eau, comme le pratiquent les pêcheurs de perles ; et ce moyen a été confirmé par les expériences de sir Graves C. Houghton. Si après avoir, à l’aide d’une inspiration profonde, fait pénétrer dans les poumons une quantité d’air aussi considérable que possible, on cesse tout mouvement respiratoire, le temps que l’on pourra passer sans reprendre haleine sera double ou plus que double de celui qu’on eût pu passer sans cette précaution préparatoire. Quand MM. Brunel jeune et Gravatt descendirent, à l’aide de la cloche à plongeur, à une profondeur d’environ trente pieds dans le trou par où la Tamise avait fait irruption dans le Tunnel à Rotherhithe, M. Brunei plongea au dessous de la cloche, après avoir inspiré profondément l’air comprimé qui y était contenu, et il éprouva qu’il pouvait demeurer deux fois plus long-temps sous l’eau que dans les circonstances ordinaires.

    Je tiens aussi de M. Gravatt qu’il peut plonger et demeurer jusqu’à trois minutes sous l’eau, pourvu qu’il remplisse ses poumons de la plus grande quantité d’air possible, ce qu’il fait par une succession d’inspirations rapides et fortes, à la suite desquelles il comprime immédiatement l’air de ses organes respiratoires par une forte contraction des muscles du thorax, et se jette à l’eau. Cette compression des poumons a de plus encore cet avantage que le poids spécifique du corps s’en accroît, et par conséquent aussi la rapidité avec laquelle il tombe au fond.

    Il est probable que tous ces avantages se trouvaient réunis dans le mode de respiration de l’ichthyosaure et du plésiosaure.