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INSECTES FOSSILES.

Cette rencontre, dans la même formation carbonifère, de débris fossiles qui nous attestent l’existence, à ces époques reculées, de la grande classe insectivore des arachnides en même temps que des insectes qui ont dû former leur nourriture, est un fait plein tout à la fois d’intérêt et d’importance. En l’absence de cette remarquable découverte, nous eussions pu conclure de l’abondance des plantes terrestres l’abondance probable des insectes, et cette dernière probabilité entraînait celle de l’existence à la même époque d’arachnides créées pour circonscrire dans de justes limites l’accroissement excessif des premiers. Mais ce qui n’eût été qu’une probabilité est devenu pour nous une certitude, et nous pouvons maintenant remplir une importante lacune dans l’histoire de la vie animale depuis l’époque où se déposèrent les couches carbonifères.

Les couches de la série carbonifère de Coalbrook-Dale, et d’autres bassins houillers qui renferment des coquilles d’unio, se sont formés dans les eaux saumâtres ou dans les eaux douces, ce qui rend facile d’expliquer pourquoi l’on y rencontre des insectes et des arachnides. Ces articulés en effet ont pu y être entraînés des terres circonvoisines par les mêmes torrens qui y ont transporté les végétaux terrestres auxquels nous devons la production des lits de la houille.

Depuis long-temps déjà, dans le schiste oolitique de Stonesfield, l’un des étages de la série secondaire, on a reconnu des élytres d’insectes. Ces débris appartiennent tous à des coléoptères ; et plusieurs, d’après M. Curtis, sont fort voisins des buprestes, genre qui abonde maintenant dans les latitudes chaudes[1].

  1. Pl. 46″, fig. 4—10. D’après M. Aug. Odier, les élytres et les autres parties de l’enveloppe cornée des insectes renferment une substance particulière, la chitine ou élytrine, qui se rapproche beaucoup du principe végétal connu sous le