Page:Buckland - La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, 1838, tome 1.djvu/434

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
412
VÉGÉTAUX FOSSILES.

Pour la plupart de ces troncs la position verticale est uniquement due au hasard de quelque cause accidentelle. On

    angle droit par rapport aux couches alternatives de schiste et de grès. Ces débris varient de dix à vingt pieds en hauteur, et de un à trois pieds en diamètre ; et d’ordinaire ils sont brisés à leur partie supérieure. Plusieurs se terminent inférieurement par une sorte de bulbe élargi, où commençaient les racines ; mais les racines elles-mêmes ne s’y trouvent jamais attachées. M. W. G. Trevelyan a compté vingt débris semblables dans une longueur d’un demi-mille, et qui tous à l’exception de quatre ou cinq seulement étaient dressés. L’écorce, qui se voyait à la surface de ces arbres fossiles à l’époque où ils furent découverts, mais qui s’est bientôt détachée, avait environ un demi pouce d’épaisseur, et était entièrement convertie en houille. M. Trevelan a observé quatre variétés de ces tiges, et il a figuré, en 1816, une esquisse de l’une d’elles, qui a été depuis copiée dans l’ouvrage du comte Sternberg, tome VII, fig. 5.

    J’ai vu, en 1854, dans l’une des mines de houille du comte Fitzwilliam, à Elsecar, près de Rotherham, sur les parois d’une galerie conduisant à la mine, plusieurs grands troncs de sigillaires, qui s’élevaient du toit d’un lit de houille épais d’environ six pieds. Ces troncs étaient inclinés dans tous les sens ; quelques uns étaient à peu près verticaux. L’intérieur de ceux dont l’inclinaison dépassait 45° était rempli d’un mélange endurci de sable et d’argile ; l’extrémité inférieure de quelques uns posait sur la surface supérieure du lit de houille ; on n’y apercevait aucune trace de racines, et il ne parait pas qu’aucun d’eux eût pu croître dans la position où il se trouve à l’époque actuelle.

    M. Alexandre Brongniart a figuré une coupe prise à St-Étienne, où se voient plusieurs tiges semblables dans une position dressée, au sein d’un grès de la formation carbonifère, et il a conclu de ce fait que ces tiges avaient vécu sur le point même où on les trouve maintenant. M. Constant Prevost objecte avec raison à cette conclusion que si ces diverses tiges avaient vécu sur ce point là même, elles auraient leurs racines dans la même couche, et n’auraient pas leur base dans des couches de nature différente. Quand j’ai visité ces mêmes carrières en 1839, j’y ai vu d’autres troncs inclinés dans des directions diverses, et plus nombreux que ceux d’entre eux qui étaient dressés.

    Il n’existe à ma connaissance que la carrière de Balgray, à trois milles au nord de Glasgow, où l’on rencontre des troncs dressés de grands arbres fixés par leurs racines dans le grès de la formation houillère, où il parait que ces arbres vécurent fort rapprochés, à l’époque où ce terrain était encore dans un état de mollesse. — Lond. and Edinb. Phil. Mag. Décembre 1833, page 487.