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SÉRIE DE TRANSITION.

la nature de ces organes nous en sommes entièrement réduits à des conjectures. L’absence complète de ces appendices sur tant de milliers de troncs qui ont été soumis à l’observation nous porte à penser que toutes les feuilles quittèrent leur point d’articulation, et que la plupart se décomposèrent probablement, de même que la pulpe charnue de l’intérieur des tiges, pendant que ces plantes furent chariées du point où elles s’étaient développées jusqu’à celui où elles ont été définitivement submergées.

M. Ad. Brongniart fait connaître quarante-deux espèces de sigillaires, et il les regarde comme des plantes très voisines des fougères arborescentes, mais avec des feuilles très petites proportionnellement aux dimensions de leurs tiges et disposées autrement que dans les fougères actuelles. Il croit pouvoir rapporter à ces tiges plusieurs feuilles de fougères appartenant à des espèces inconnues et ressemblant à des feuilles de certaines fougères arborescentes actuelles. MM. Lindley et Hutton ont donné de fortes raisons en faveur de l’opinion que les sigillaires étaient des végétaux dicotylédones tout à fait distinctes des fougères, et s’éloignant également de toutes les plantes qui font partie du système de création actuel.[1]

  1. « On ne peut révoquer en doute, disent ces auteurs (Fossil flora, t.1, page 155), que les sigillaires, par leurs caractères extérieurs, se rapprochent plus des euphorbiacées et des cactées que d’aucune autre plante maintenant connue. Ces caractères consistent surtout dans leur texture molle, dans les cannelures profondes de leur tige, et, ce qui est un caractère plus important, dans les cicatrices, qui sont disposées par séries linéaires entre les cannelures. On sait que chacune de ces deux tribus, et la dernière surtout, acquièrent, même à l’époque actuelle, une grande taille. En un mot, il est extrêmement probable, il est même à peu près certain que les sigillaires étaient des plantes dicotylédones, puisque ce sont les seules que l’on connaisse jusqu’à présent qui possèdent une véritable écorce susceptible d’être séparée. Néanmoins, dans l’ignorance complète où nous sommes des feuilles et des fleurs de cet