Page:Buckland - La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, 1838, tome 1.djvu/470

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
448
VÉGÉTAUX FOSSILES.

Dans la molasse de la Suisse, il existe plusieurs dépôts semblables où se rencontre quelquefois du charbon de terre d’une grande pureté, formé durant la seconde période de cette série, ou période miocène, et contenant d’ordinaire des coquilles d’eau douce. Telles sont les lignites de Vernier près de Genève, de Pandex et de Moudon près de Lausanne, de St-Saphorin près de Vevay, de Kœpfnach près de Horgen sur le lac de Zurich, et d’Œningen près de Constance.

Le lignite d’Œningen ne constitue que des lits minces, et de peu d’importance sous le rapport de leur exploitation pour le chauffage ; mais les débris végétaux abondent dans les schistes marneux, et dans les carrières de calcaires qui s’exploitent dans cette localité, et l’on y trouve l’histoire la plus complète que l’on ait encore rencontrée de la végétation pendant la période miocène[1].

    de table chronologique qui enregistre près de huit cents ans de cette période reculée de la série tertiaire pendant laquelle se sont développées les forêts d’où proviennent les matériaux du lignite.

    Le fait cité par Faujas, que l’on n’a jamais rencontré fixées aux troncs d’arbres du lignite de Bruhl et de Liblar, près de Bologne, ni racines, ni branches, ni feuilles, semble indiquer que ces arbres n’ont pas vécu dans les localités dont il s’agit, et que leurs parties les plus périssables ont été détruites pendant leur transport d’une distance éloignée.

    Dans le lignite de Bonn, ainsi que dans le Surturbrand de l’Islande, se voient des lits qui se partagent en des feuilles aussi minces que du papier (papier kohle), et qui sont entièrement composés de feuilles de plusieurs espèces. Henderson cite celles de deux espèces de peupliers ressemblant au Populus tremula et au Populus balsamifera, et d’un pin ressemblant au Pinus abies, comme faisant partie du Surturbrand.

    Quoique nous nous soyons conformés à l’opinion de M. Brongniart en rapportant les dépôts que nous venons d’énumérer à la première période de la série tertiaire, ou période éocène, il n’est pas sans probabilité que quelques-uns de ces dépôts appartiennent à une époque plus récente, et font partie des périodes miocène ou pliocène. L’étude des débris animaux ou végétaux qui s’y rencontrent décidera plus tard la place exacte que doit tenir chacune dans la grande série des formations tertiaires.

  1. Le professeur Braun, de Carlsruhe, a bien voulu me communiquer