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PUITS ARTÉSIENS.

Les puits artésiens sont de la plus haute importance et du plus grand usage dans certains districts bas et plats où l’eau ne peut être obtenue ni de sources superficielles, ni de puits ordinaires d’une profondeur modérée. Il existe des sources de cette espèce, que l’on désigne sous le nom de Blow wells, sur la côte est du comté de Lincoln, dans le district bas recouvert d’argile compris entre les plaines de craie des environs de Louth et le bord de la mer. Ce district manquait absolument de sources jusqu’à ce que l’on ait découvert qu’en perçant la couche d’argile jusqu’à la craie sous-jacente, on obtenait une fontaine, jaillissant même sans interruption jusqu’à la hauteur de plusieurs pieds au dessus du sol.

Dans le puits du roi, creusé à Sheerness, en 1781, à travers l’argile de Londres, et pénétrant jusqu’aux couches sableuses de la formation d’argile plastique, à la profondeur de 330 pieds, l’eau s’élança violemment du fond, et jaillit jusqu’à huit pieds au dessus de la surface. (Voyez les Transactions Philosophiques pour l’année 1784.) Dans les années 1828 et 1829,

    premier. Ces deux conduits servent à entretenir d’eau le canal de St-Ouen, situé au dessus du niveau de la Seine. Il pourrait se faire que la couche inférieure contînt de l’eau pure, tandis que celle de la couche supérieure serait chargée de substances étrangères ; or, dans ce cas, l’eau de la couche inférieure serait conduite dans son état de pureté jusqu’à la surface de la terre, sans contact ni mélange avec celle qui est impure.

    Ordinairement, dans les puits artésiens où l’on n’emploie qu’un seul conduit, si le trou que l’on fore pénètre dans une couche qui contienne une eau impure, on le continue plus profondément, jusqu’à ce qu’on arrive à une autre couche où soit contenue de l’eau pure. L’extrémité inférieure du tuyau se trouvant ainsi plongée dans l’eau pure, celle-ci s’y élève, et parvient à la surface en traversant les impuretés de quelque nature quelles soient qui se trouvent dans les couches supérieures. Les eaux impures que le tuyau traverse dans sa longueur sont empêchées, par les parois mêmes de ce tuyau, de se mélanger avec l’eau pure qui monte par l’intérieur en partant de régions plus basses.