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NOTES

même, il deviendra d’une pesanteur spécifique plus grande. Supposons que le poids absolu du corps du nautile, de même que celui du fluide péricardial qu’il contient, soit égal à celui d’un même volume d’eau ; l’animal, quand il sera plongé, déplacera toujours un volume d’eau précisément égal au sien. La présence du fluide péricardial à l’intérieur du corps (c’est-à-dire dans le péricarde), ou son expulsion du corps dans la coquille, ne changera rien à la pesanteur spécifique du corps lui-même, parce que le volume du corps variera suivant que le péricarde sera vide ou distendu par le fluide. Mais comme le volume de la coquille demeure constamment le même, tandis que la quantité de matière qu’elle contient varie suivant que le fluide péricardial remplit ou abandonne le siphon, sa pesanteur varie de la même manière ; elle s’accroît quand le fluide pénètre dans le siphon en comprimant l’air des chambres intérieures, elle diminue au contraire quand ce fluide rentre du siphon dans le corps.

Quand l’animal, se préparant à flotter, sort de sa coquille, et que le fluide péricardial rentrant du siphon dans le péricarde, force le corps à s’agrandir par la distension de ce sac, le poids absolu de l’ensemble du corps et de la coquille demeure le même ; mais la pesanteur spécifique est diminuée par l’accroissement de volume du corps, et l’animal peut flotter. Lorsqu’au contraire le nautile se prépare à plonger, il se retire dans sa coquille, et, en comprimant le sac péricardial, il force le liquide qui y est contenu à pénétrer dans le siphon ; le volume du corps diminue donc, par suite de l’affaissement du sac, d’une quantité égale à la différence qu’il y a entre l’espace qu’occupe le sac distendu et celui qu’occupe le même sac dans son état de contraction ; l’ensemble devient spécifiquement plus pesant, et l’animal plonge.

Dans le but de simplifier le problème, nous avons supposé, pour le fluide péricardial et pour le corps de l’animal, des pesanteurs spécifiques égales à celle de l’eau. Si, comme le dit M. Owen, le fluide péricardial est plus dense que l’eau, son passage dans le siphon sera d’un effet plus considérable pour faire plonger la coquille, par la raison qu’un volume de fluide plus pesant qu’un égal volume d’eau s’ajoutera dans la coquille sans en accroître le volume ; mais lorsque ce même fluide vient à rentrer dans le corps, la pesanteur spécifique de ce dernier ne s’augmente que de la différence qu’il y a entre la pesanteur spécifique de ce fluide et celle de l’eau ; mais cet accroissement est plus que contrebalancé par la diminution de pesanteur spécifique qui résulte pour le corps de l’expansion des tentacules rétractiles, et par conséquent de leur accroissement en volume. Ces mêmes tentacules, quand l’animal rentre dans sa coquille, se contractent en un volume moindre, et accroissent par conséquent la tendance de la coquille à descendre.

Dans les ludions, dont nous avons déjà parlé, et dans tout l’ensemble