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ROCHES VOLCANIQUES, BASALTE ET TRAP.

sentent d’insensibles gradations, depuis l’état de lave compacte, en passant par toutes les variétés en nombre infini de diorite (greenstone), de serpentine et de porphyre jusqu’au granite lui-même, nous les rapporterons tous à une commune origine ignée.

Le point de départ des matériaux de ces roches projetées au dehors est à de grandes profondeurs au-dessous du granite ; mais on ne sait pas encore d’une manière certaine si la cause immédiate de ces éruptions se trouve dans l’accès de l’eau sur des masses isolées de bases métalloïdes terreuses ou alcalines, ou si la lave tire directement son origine de cette grande masse d’élémens incandescens qui existe probablement à la profondeur d’une centaine de milles environ au-dessous de la surface terrestre[1].

Notre coupe fait voir combien les effets des forces volcaniques maintenant en action sont dans des rapports étroits avec les phénomènes des formations basaltiques, et avec les plus anciennes éruptions de diorite, de porphyre, de syenite et de granite. L’introduction de matériaux cristallins non stratifiés dans le sein des roches de tout âge et de toute formation sous forme de dykes, ou de lits irréguliers, introduction qui s’est toujours faite de bas en haut, et en partant de profondeurs qui nous sont inconnues, et l’accumulation fréquente de ces mêmes matériaux en de vastes masses qui recouvrent la surface des roches stratifiées, sont des phénomènes qui se montrent sur toute la surface du globe.

Ici encore, et malgré la violence et le désordre qui semblent au premier coup d’œil caractériser toutes ces opérations, nous n’en voyons pas moins se révéler à nous l’intelligence qui a présidé à leur accomplissement et la sagesse du plan qu’elle a suivi ; et ces preuves sont dans l’uniformité même de

  1. Voyez Arago, Cordier et Fourrier, sur la chaleur interne du globe.